Canine/NAC

Le coup de chaleur

C’est une des urgences majeures, qui peut toucher à la fois chiens, chats et NAC, indépendamment de la race ou du sexe. Il est donc important de prévenir en sensibilisant les propriétaires dès les beaux jours !

La thermorégulation chez les carnivores domestiques

Il existe chez les carnivores domestiques plusieurs systèmes de thermorégulation, qui leur permettent de maintenir leur température corporelle :

  • L’évaporation : chez le chien ou le chat, contrairement à l’homme, il n’existe quasiment pas de glandes sudoripares (hormis sur certaines zones comme les coussinets) : ils ne transpirent donc que très peu. Pour faire baisser leur température centrale lorsque la température extérieure augmente, ils halètent ou lèchent leur pelage.
  • La conduction : les échanges thermiques permettant le refroidissement du corps peuvent aussi se faire par contact avec une surface froide (carrelage) ou de l’eau fraîche.
  • La convection : la perte de chaleur s’effectue quand l’animal se met à l’ombre ou dans un endroit aéré (courant d’air, brise légère, ventilateur).

Que se passe-t-il quand la température extérieure est élevée ?

La température corporelle de l’animal grimpe également, et les réactions physiologiques permettant de la faire baisser se mettent en place : augmentation de la fréquence respiratoire notamment, et vasodilatation périphérique favorisant les échanges thermiques. Mais si l’animal reste exposé à la chaleur, les mécanismes de thermorégulation sont très rapidement dépassés, la température interne augmente, et c’est le « coup de chaleur ».

Les circonstances d’apparition d’un coup de chaleur

  • Typiquement, un animal laissé dans une voiture lorsqu’il fait chaud, ou même doux, qu’elle soit au soleil ou à l’ombre, que les fenêtres soient entrouvertes ou pas. La température de l’habitacle monte extrêmement rapidement au-delà de 40 °C. C’est aussi valable si la voiture est laissée dans un espace confiné et surchauffé (certains parkings, cales de bateaux lors de traversées…).
  • Animal attaché sous un parasol sur la plage (le sable réverbère les rayons lumineux et la chaleur), ou à l’extérieur par temps caniculaire.
  • Sieste prolongée au soleil en période de canicule (animaux âgés et/ou pelage foncé).
  • Après un exercice prolongé et intense aux heures chaudes de la journée.

Les facteurs prédisposants

  • Races brachycéphales (pékinois, shih-tzu, bouledogue, boxer, chat persan…) à cause des difficultés respiratoires liées à leur morphologie.
  • Races géantes et/ou à pelage très dense.
  • Jeunes animaux, dont le système de thermorégulation est immature, ou animaux âgés.
  • Animaux souffrant de diverses pathologies (cardiorespiratoires, diabète, hyperthyroïdie, obésité).
  • Pelage foncé.

Il faudra donc renforcer les conseils aux propriétaires de ces animaux « à risques » à l’approche de l’été…

Quels symptômes doivent alerter les propriétaires ?

L’animal qui souffre d’un coup de chaleur est en hyperthermie, souvent plus de 40,5 °C. Un des premiers signes est l’augmentation de la fréquence respiratoire (polypnée) : l’animal halète de plus en plus vite, garde la gueule ouverte.

Par conséquent il salive beaucoup (et se déshydrate !). Il est inquiet, agité d’abord, son coeur bat plus vite (un propriétaire peut aisément déceler une tachycardie en plaçant sa paume sur le sternum de son animal). Les conjonctives, la truffe, les babines, les gencives sont congestionnées et rouges, puis virent au violacé. L’animal commence à souffrir d’un oedème cérébral, à avoir des difficultés motrices et une baisse de la vigilance. Puis les muqueuses deviennent pâles, l’animal est prostré, en état de choc. Il peut alors convulser et tomber dans le coma, qui risque d’évoluer rapidement vers la mort si rien n’est fait !

Quels conseils si un propriétaire vous appelle à ce sujet ?

Tout d’abord, réalisez un bref interrogatoire pour vérifier qu’il s’agit a priori d’un coup de chaleur (circonstances, symptômes).

Puis expliquez les premiers soins à prodiguer immédiatement pour faire baisser la température corporelle en attendant de venir en urgence à la clinique : placer l’animal au frais, sous un ventilateur si possible, humidifier le pelage avec de l’eau fraîche (non glacée !) en commençant par la tête et les extrémités, puis envelopper l’animal dans une serviette humide pour le transport. Il est possible de le masser afin de favoriser la circulation périphérique et donc les échanges thermiques. On peut essayer de le faire boire, mais sans forcer.

À l’arrivée à la clinique, le vétérinaire prendra le relais, avec perfusions, médicaments pour soutenir les fonctions rénale et cardiaque, et lutter contre l’oedème cérébral (corticoïdes), éventuellement mise sous oxygène et surveillance de la coagulation.

GP/FR_OCA_0417_0021