Le syndrome d’immunodéficience acquise ou « Sida » du chat est une maladie infectieuse virale grave due à un rétrovirus, le FIV (Feline Immunodeficiency Virus), qui ne touche que l’espèce féline : il n’existe aucun risque de contamination pour l’homme. Cette maladie entraîne une déficience immunitaire, ce qui rend le chat sensible aux infections. Suivant les populations de chats, la fréquence de l’infection est très variable. Les chats d’appartement ou ceux qui ne sont pas en contact avec d’autres félins sont rarement atteints, contrairement aux chats errants ou qui sortent régulièrement (15 % de cette population est porteuse du virus). Le FIV est considéré comme un vice rédhibitoire.
Comment le FIV se transmet-il ?
Le principal moyen de transmission du FIV est la morsure lors de bagarres entre chats, puisque le virus est présent dans la salive. C’est pourquoi les chats mâles non castrés qui se battent pour leur territoire ou pour les femelles sont les plus concernés. Il peut également exister une transmission par voie sexuelle, lors de l’accouplement, ou lors de la gestation, de la femelle aux petits.
Le virus est fragile dans le milieu extérieur, où il ne peut survivre qu’une dizaine de minutes ; c’est pourquoi la contamination par les objets ou par le sol est quasi impossible. Toutefois, en clinique vétérinaire, il faut prêter un soin particulièrement attentif à la désinfection de leur matériel et des tables de consultation entre chaque animal (le FIV est sensible aux détergents).
Quels sont les symptômes de la maladie ?
C’est une maladie qui va évoluer en plusieurs phases :
1ère phase : après une incubation de 4 à 6 semaines, il est possible parfois d’observer une fièvre modérée, associée à une augmentation de la taille des ganglions lymphatiques. La plupart du temps, cette phase passe inaperçue (une prise de sang révèlerait une baisse des globules blancs), et dure environ deux mois. Après quoi le chat se rétablit et semble guéri.
2ème phase : Pendant cette phase, le chat est séropositif (comme pour la leucose, ou le sida chez l’homme), et ne présente aucun symptôme. Le virus est présent dans l’organisme, en « sommeil ». En revanche, le chat représente un danger pour ses congénères car il est contagieux. Cette phase peut durer de 5 à 10 ans en moyenne.
3ème phase : Suite à un stress, une autre maladie, ou sans raison particulière, le virus se réveille : il commence à se multiplier, en détruisant alors les globules blancs, qui sont nécessaires à la défense immunitaire de l’organisme ; de ce fait, le chat devient très sensible aux bactéries ou virus, même à ceux qui sont peu dangereux pour des animaux en bonne santé. Il est atteint par des maladies dites « opportunistes », qui profitent de l’affaiblissement général de l’animal pour se développer. Le chat peut aussi être atteint par des maladies classiques du chat, plus gravement que les chats FIV négatifs.
Le tableau clinique comprend généralement :
- Des signes généraux : fièvre, abattement, augmentation de la taille des ganglions, amaigrissement
- Des infections buccales (gingivites, stomatites)
- Des diarrhées chroniques récalcitrantes aux traitements
- Des infections respiratoires (rhinites, trachéites) ou oculaires (conjonctivites)
- Des abcès cutanés récidivants
- Des atteintes nerveuses (encéphalites, convulsions) ou des troubles du comportement
- Des tumeurs, notamment du sang (leucémies), en phase terminale
Quel traitement pour le FIV ?
Il n’existe aucun traitement permettant de détruite le FIV. Une fois la maladie déclarée, le pronostic est fatal à plus ou moins court terme ; la seule possibilité consiste à améliorer la vie du chat en prenant en charge les maladies intercurrentes, parfois en administrant des médicaments antiviraux afin d’essayer de limiter la prolifération du virus. Mais les récidives sont fréquentes et les rechutes rapides.
Comment prévenir la maladie ?
Il n’existe aucun vaccin contre le FIV (contrairement au FeLV responsable de la leucose).
La seule prévention consiste à éviter tout contact entre chats sains et malades. C’est pourquoi il est fortement recommandé de faire stériliser les chats qui sortent (mâles et femelles), de façon à éviter les morsures lors de bagarres, ou encore la transmission du virus par voie sexuelle.
Le dépistage est également fondamental, notamment dans les élevages ou les lieux où les chats se côtoient (chatteries, expositions, lieux de vente): tous les nouveaux arrivants doivent être idéalement testés, ainsi que les reproducteurs.
Le test de dépistage des anticorps anti-FIV peut être réalisé par un vétérinaire. Il suffit de prélever quelques gouttes de sang sur le chat, et le résultat est disponible en dix minutes (NB : il existe des tests plus longs en laboratoires spécialisés).Toutefois, le test a des limites. Certains individus porteurs du virus peuvent présenter un test de dépistage négatif. Il est donc important de réitérer un test négatif au moins deux ou trois fois à plusieurs mois d’intervalle pour s’assurer que l’animal n’est pas porteur.
Que faire si un chat est FIV-positif ?
Le virus restant latent de nombreuses années, il est tout à fait possible de conserver son chat porteur pendant quelque temps. L’idéal est de pouvoir le protéger au mieux des maladies extérieures (le faire vacciner régulièrement), des parasites (vermifugation, antiparasitaires externes), et de le nourrir correctement, ce qui l’aidera à mieux se défendre.
En revanche, il conviendra d’éviter les contacts avec les autres chats pour prévenir les contaminations possibles de ses congénères.
Conclusion
L’infection par le FIV est une maladie grave ; si un chat a été trouvé dans la rue, sort beaucoup et se bat fréquemment, s’il présente des infections récurrentes (gingivites, diarrhées…), on peut conseiller un test de dépistage. En cas de positivité, le propriétaire du chat sera plus attentif aux modifications de son état et pourra ainsi agir plus vite si l’animal passe en phase 3.