Vous avez toutes et tous sans doute entendu parler de ces changements qui pourraient affecter notre profession dans un avenir plus ou moins proche ? De nouvelles possibilités se profilent visiblement à l’horizon ! Faisons le point sur tout ça.
De nouvelles responsabilités pour les ASV
Pour celles et ceux qui l’ignorent, les ASV pourraient bientôt avoir plus de responsabilités. On parle d’un nouvel échelon : l’échelon 6. Attention, cet échelon ne sera pas qu’une simple formalité mais une revalorisation profonde de notre profession.
Et qui dit revalorisation dit aussi reconnaissance de nos compétences, délégation d’actes et possible hausse de nos salaires. Que des bonnes nouvelles ! Tout comme trouver un chenil propre le matin après une nuit de garde !
Les ASV réalisent parfois des actes qui sont habituellement réservés aux vétérinaires. Par ailleurs, la loi existante n’est pas très claire à ce sujet. Elle ne précise pas les actes que l’ASV n’a pas le droit de faire, elle précise que seuls les vétérinaires sont habilités à certains actes.
Cela paraît logique, allez-vous me dire. Mais ce flou juridique est important. En effet, cela veut dire qu’il suffit de spécifier noir sur blanc les actes possibles pour l’ASV. Eh bien, cela pourrait être sur le point d’arriver !
Les obstacles à franchir
Pour que nous puissions légalement effectuer certains actes vétérinaires, la loi doit être modifiée. Ce n’est pas une mince affaire et cela demande beaucoup de temps, de discussions et de compromis entre nous, les ASV, les vétérinaires et les législateurs (un peu comme l’apprentissage d’un chien têtu : patience, patience et… patience !)
Les mois à venir devraient être cruciaux pour nous, ASV. Attention cependant, cela ne signifie pas que nous pourrons tout de suite poser des cathéters ou réaliser des prises de sang. Il faudra sans doute encore plusieurs années pour que tout se mette en place.
Un avenir prometteur
Alors, qu’est-ce que tout cela signifie pour nous ? Il est encore un peu tôt pour le dire avec certitude, mais voici quelques éléments :
- Les ASV qui pourront réaliser certains actes devront avoir un nouveau diplôme, obtenu après une formation de niveau 4 en 2 ans.
- Nous resterons toujours sous la responsabilité du vétérinaire (et c’est bien normal !). Nous n’aurons pas le droit d’effectuer des actes vétérinaires à domicile comme le font les infirmières pour les humains.
- Ces nouvelles responsabilités ne concerneront que les ASV en pratique canine et équine.
- Enfin, concernant le salaire, il est encore trop tôt pour en parler. On espère tous une augmentation, mais rien n’est certain pour le moment (allez, on croise les doigts très fort… ou les pattes pour celles et ceux d’entre nous qui ont pris un peu trop à coeur le mode de vie de nos patients !)
Et à l’étranger ?
En Angleterre, les ASV (ou vet nurses) ont déjà un vrai statut d’infirmier et sont autorisé(e)s à réaliser certains actes vétérinaires ou prendre certaines décisions sous leur responsabilité. Les nurses doivent prêter serment, sont enregistrés auprès de l’Ordre des Vétérinaires et ont une obligation de formation continue. Concrètement, que font-ils de plus que nous ?
- Chirurgie : préparation de l’animal, assistance durant la chirurgie, surveillance de l’anesthésie et du réveil, accompagnement du propriétaire avant et après chirurgie.
- Actes chirurgicaux mineurs, notamment sutures et détartrage
- Soins : surveillance d’un animal en soins intensifs ou en convalescence, bandages sur plaies ou fractures, pose de cathéter, pose de sonde urinaire, administration des traitements (injectables ou non)
- Examens complémentaires : radiographies et examens de laboratoire selon la réglementation : analyses de sang, analyses d’urines, coproscopies), sans avoir le droit, bien entendu, de réaliser des diagnostics qui relèvent de la compétence du vétérinaire.
- Consultation en autonomie : visite de seconde vaccination du chiot ou du chaton, suivi de poids et soins de physiothérapie tels que le laser thérapeutique par exemple.
Prise en charge des urgences et gestes de premiers secours.
Une fois le titre de Vet Nurse en poche, un(e) ASV anglais(e) a également la possibilité de s’établir à son propre compte, en qualité “d’infirmier libéral”, lui permettant ainsi de vendre ses services aux établissements vétérinaires ou d’ouvrir une entreprise de toilettage, pet-sitting…
Ainsi, entre la France et l’Angleterre, il n’y a qu’une Manche qui nous sépare, mais côté ASV, il existe visiblement tout un océan d’opportunités !
Pour faire court, notre profession est en pleine transformation et des possibilités inédites se dessinent pour nous. Mais il reste encore beaucoup de choses à définir. Soyons patient(e)s et restons bien à l’écoute de ces changements passionnants à venir.
N’oublions pas notre rôle indispensable dans le domaine de la santé animale. Cette évolution pourrait bien être une véritable révolution pour nous (ou du moins la plus grande chose qui soit arrivée depuis la découverte du jouet qui fait “pouet” !)
Stéphanie Evrard, ASV
Sources : Temavet : L’échelon 6 pour les auxiliaires vétérinaires : mythe ou réalité
Article L243-1 du Code rural et de la pêche maritime.
Le Point Vétérinaire, supplément ASV N°107
📰 Nos dernières actualités ASV
- Comment rendre plus accessibles les soins vétérinaires ?
- Comment allier amitié et relation professionnelle au travail ?
- Les ASV et l’empathie ?
- Les clés pour comprendre le besoin de vos clients
- Une vie équilibrée en tant qu’ASV
- Les ateliers du Club ASV : créer des visuels sympas avec Canva (vidéo)
🎤 Et si vous témoigniez de votre expérience d’ASV ?
Racontez-nous votre parcours ! Le Club ASV vous propose de prendre la parole pour témoigner devant les autres ASV du Club.